La team COL Construibois était présente à la finale du championnat de France de Raid à Chamrousse en Isère (38), du 14 au 16 juillet 2016.
Après 2 manches de championnat de France disputées, la team s’est qualifiée pour la finale. Mais Cédric et Pierre-Yves ne pouvant pas faire le déplacement, Maël a du composer une nouvelle équipe. Pour cette raison, afin de répondre au règlement, la team disputera le classement Open, ce qui ne change en rien l’épreuve de la finale.
La team COL Construibois sera donc représentée par David Pineau de Chantonnay Raid, Stéphane Pineau de Passion raid Nantes et moi, Maël. Nous ne nous connaissons pas ou peu puisque nous nous sommes rencontrés une seule fois pour préparer la logistique de l’épreuve. Ce qui rajoute du piment à un défi déjà relevé !
Nous nous retrouvons donc à Chamrousse, station de ski près de Grenoble : la montagne, la vraie.
JEUDI 14 juillet : « Prologue »
Nous préparons notre sac commun pour le bivouac et revoyons en détail les équipements : de la boussole au baudrier d’escalade, du kit de réparation VTT aux sacs de couchage …
Départ échelonné, nous sommes dans les 1ers à partir pour un treck/CO, d’après la carte IGN, ça va monter ! 6km, 600m de D+. Le brouillard recouvre la station, la température est fraîche. Je laisse Stéphane et David orienter. Assez vite, on se retrouve en altitude dans les rochers, il neige, je regrette un peu d’être parti en collant court… On tatonne un peu, certains passages sont assez dangereux, nos choix sont à priori trop hasardeux et en montagne, ça ne trompe pas. On perd un peu de temps, mais malgré tout, on a la banane, heureux d’être là …
Après 1h40 à crapahuter, on retrouve les VTT pour une section de 5 km plutôt descendante. Sympathique parcours.
Nous arrivons à la CO score – 30 min pour ramasser le max de balises, j’oriente avec David. La carte IOF est belle, mais le temps passe vite. Il faut rester raisonnable et ne pas se mettre dans le rouge, ce n’est que le prologue ;).
On reprend les VTT pour remonter à la station, les pistes sont techniques, les vues toujours aussi incroyables. Je découvre le système de tractage avec David. C’est vrai que chez nous, c’est beaucoup moins utile…
Arrivés après 4h15 d’efforts et plus de 1500m de D+ à la montre. 55e temps sur 70. Wouha ! Ce n’était que le prologue ! Le temps de démonter pédales et porte carte pour le transport par les organisateurs, on retrouve l’équipe mixte de passion Nantes avec qui nous partageons un appartement pour profiter des dernières heures de repos avant l’aventure.
VENDREDI 15 juillet : Jour 2
Réveil à 2h, départ des bus à 3h30. Je n’ai pas réussi à dormir la nuit, ça pique, c’est finalement dans le bus que je trouve sommeil.
Départ en ligne avec les kayaks à 6h, le vent est soutenu, il fait froid, l’attente du départ est glaciale. La section est particulière car seulement 2 équipiers sont sur le kayak, les balises doivent être pointées par au moins 2 équipiers. David et moi allons donc pointer 3 balises en kayak alors que Stéphane va pointer la 5 à pieds. Puis je laisse ma place à Stéphane et vais pointer la 5 à mon tour, alors qu’ils vont pointer les 3 dernières. Le vent étant soutenu, ils décident de laisser la balise la plus éloignée contre 1h de pénalité.
On part alors pour un treck/CO de 14.5km. Le parcours nous fait crapahuter parfois à 4 pattes tellement le dénivelé est fort. Avec David pour qui c’est aussi un 1er raid en montagne, on n’en revient pas. Les points de vues sont remarquables. Plusieurs équipes mixtes nous dépassent, ça force l’admiration et ça nous rend modeste. Stéphane, malgré son expérience en montagne (Dentelles + EDHEC), commence à traîner la patte même si David le tracte (ça non plus je ne connaissais pas).
A la fin du treck, il faut remonter les pédales et porte carte. Stéphane ne veut plus repartir, il n’a pas de jambes, il est crevé. On prend le temps de casser la croûte. On retrouve l’équipe mixte de Passion Nantes et c’est reparti.
28km de VTT’O, les montées s’enchaînent, les descentes sont parfois si raide qu’il faut les faire à pieds. Bref, le VTT en montagne, c’est un autre sport, une autre vitesse aussi. On apprend donc à évaluer les distances en temps non pas en kilomètres… Petite pause au tir à l’arc où nous devons tous mettre 3 flèches dans la cible. Et c’est reparti, la fatigue se fait de plus en plus sentir, pourtant la journée est loin d’être terminée.
On arrive à la fin de la section où on retrouve LA boîte préparée la veille avec notre ravitaillement. Les sandwichs Sodebo de David sont divins à ce stade de la journée. La CO nous amène à une descente en rappel d’un viaduc. Je commence sérieusement à flanchir, j’ai du mal à avancer. Arrivée au viaduc, il y a de l’attente, je suis tellement claqué que je m’endors sur le bord de la route. Je donne la carte à Stéphane qui a repris du poil de la bête pour nous ramener aux VTT. Ce retour me semble interminable, je misère.
Arrivés aux VTT, je veux shunter la dernière section VTT. Si je la fais, j’ai peur de ne pas repartir demain. David et Stéphane me motivent, de toute façon, si on shunte il faut rentrer en VTT par la route. Quitte à rouler autant ramasser les balises. Je sens bien l’esprit commercial de David qui négocie ;). On repart pour 1h30 de VTT.
On arrive au bivouac, épuisés mais heureux d’en finir. Plus de 13h30 d’efforts pour 78km et plus de 3900 m de D+.
SAMEDI 16 juillet : jour 3
Réveil 6h – Démontage de bivouac – Départ 7h30 – Du givre sur la tente, nuit fraiche.
Départ en ligne en VTT, le début du parcours est descendant, l’occasion pour faire un réveil musculaire pas trop difficile pendant 1h. Même si certaines descentes sont vertigineuses. La suite du parcours est une longue montée de plus de 3h. David est toujours en jambes et se permet de tracter Stéphane sur les parties carrossables.
Arrivés à Chamrousse pour une CO couloir sur photo aérienne. C’est bien, ça change un peu. Le terrain est toujours exigeant physiquement.
50 min plus tard, on embarque dans une télécabine qui nous amène à la via ferrata. Le moment est à la détente. Il fait beau, le panorama est époustouflant. Le chrono est neutralisé, plaisir …
En bas de la descente en rappel, le chrono redémarre pour une magnifique CO IOF en montagne. Stéphane est aux anges, il voulait du minéral, le voilà servi !
Le parcours est descendant mais ce n’est pas moins technique. On profite de cette dernière section pour en prendre plein les yeux (et les articulations !).
A l’arrivée, un orient show, au vu de la carte du labyrinthe, je ne comprends rien, on fait confiance à Stéphane qui nous amène enfin à la balise d’arrivée.
Je vois Emilie et les enfants, l’émotion est grande, la fatigue aussi.
Tellement heureux d’avoir pu boucler ce raid. Une vraie satisfaction personnelle.
Merci à Stéphane l’expérimenté et David l’infatigable pour avoir partagé ces moments inoubliables. Comme quoi, une passion commune peut lier des liens forts dans des moments parfois difficiles.
En chiffre, environ 35h d’efforts, 140 km, 8100 m de D+. Et même si on ne courait pas pour la performance, nous sommes content d’avoir terminé à la 26e place sur 70 partants avec en prime un podium car nous finissons 3e en open !
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